L’illustre – La chirurgienne qui a l’art d’aider les malades du cancer du sein

Marie-Christine Gailloud-Matthieu, chirurgienne plastique, a créé une fondation pour aider les femmes atteintes d’un cancer du sein. Hyperactive, engagée, elle a organisé plusieurs expositions d’art autour du thème. La dernière, «Des seins à dessein», prendra fin le 8 novembre prochain.

 

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La chirurgienne Marie-Christine Gailloud chez elle. Julie de Tribolet

 

La rencontre de sa vie, Marie-Christine Gailloud-Matthieu, l’a faite au CHUV alors qu’elle participe à un projet de reconstruction mammaire. «J’ai développé une admiration sans borne pour ces femmes qui perdaient leurs cheveux, avaient les dents qui s’abimaient et qui dégueulaient leurs tripes à cause de la chimiothérapie. Elles se battaient avec un courage incommensurable et conservaient une dignité absolue.»

 

Alors lorsqu’elle ouvre son cabinet de chirurgie plastique en 2005, la médecin donne la priorité à ces malades et décide de leur venir en aide, d’adoucir leur combat au quotidien contre ce crabe qui les ronge de l’intérieur et met à mal leur vie de famille et de couple. «J’ai des patientes qui voient leur existence se dissoudre alors qu’elles se battent contre la maladie. Elles sont dans l’incapacité de travailler et si elles s’en sortent, certaines doivent changer de profession car elles n’ont plus les capacités physiques pour faire le même job. Parfois si elles sont en couple, les maris s’en vont car ils ont du mal à assumer. Se pose alors en plus de la séparation, des problèmes d’argent. Elles entrent dans une forme de précarité et parfois n’ont plus les moyens d’envoyer leurs enfants en camps d’été ou de ski.»

 

Alors avec sa grande amie Francine Delacrétaz, et en collaboration avec la Ligue vaudoise contre le cancer, la chirurgienne décide de créer ce qui est pour le moment l’unique fondation qui soutient les femmes malades du cancer du sein tant sur le plan pécuniaire, que dans leurs futurs projets de vie, leur reconversion éventuelle ou encore dans le maintien de leur dignité.

 

Pour financer leur projet, les deux amies ont l’idée d’exploiter leur passion commune pour l’art contemporain. En 2006, juste avant le décès d’un cancer du sein de Francine à l’âge de 39 ans, elles montent la première exposition de Seins à Dessein qui a rassemblé le travail d’une vingtaine d’artistes autour du thème de la poitrine. La moitié de la somme récoltée lors de la vente de ces œuvres va à la fondation, nommée en souvenir de la disparue: Fondation Francine Delacrétaz. L’autre partie de l’argent est bien sûr revenue aux auteurs des tableaux ou des sculptures.

 

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Marie-Christine Gailloud-Matthieu et Francine Delacrétaz en 2006 pour la première expo «Des seins à dessein». Francine, 39 ans, meurt de ce mal six mois plus tard.

 

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