Ligue contre le cancer du sein

Ligue Vaudoise contre le cancer – Et… après le cancer?

LA RECONSTRUCTION MAMMAIRE, QU’EST-CE QUE ÇA RECOUVRE ?

On parle de reconstruction mammaire lorsqu’il y a mastectomie, soit ablation complète du sein, puis reconstruction d’un nouveau. Mais c’est également le terme utilisé après une tumorectomie, quand seule une partie du sein a été enlevée pour prélever la tumeur.

QUELLES SONT LES TECHNIQUES DE RECONSTRUCTION EXISTANTES ?

En cas de tumorectomie, on peut pratiquer ce qu’on appelle de l’oncoplastie. C’est-à-dire qu’on combine l’ablation de la tumeur avec des techniques de chirurgie plastique afin de limiter au maximum la déformation du sein. On peut aussi simplement faire du lipofilling, soit du transfert graisseux, mais il faut attendre deux ans après la fin des traitements. Lors d’une mastectomie, il est possible d’effectuer soit une reconstruction immédiate le jour de l’ablation, soit une reconstruction dite secondaire, qui va intervenir quelques mois ou années plus tard. Il y a trois manières de reconstruire un sein. La première, c’est la pose d’un implant, qui nécessite plusieurs retouches successives afin d’améliorer le rendu esthétique. La deuxième est la reconstruction par lambeau, avec laquelle on prélève un morceau de tissu sur une autre partie du corps, le ventre, le dos, l’intérieur de la cuisse ou la fesse. Il y a également le lipofilling. Quelle que soit la technique choisie, il faudra encore reconstruire le mamelon, puis tatouer l’aréole. Enfin, en cas de tumorectomie comme de mastectomie, afin d’éviter une grosse différence visuelle entre les deux seins, il peut y avoir une intervention sur le sein opposé, soit pour l’augmenter soit pour le réduire. C’est ce qu’on appelle la symétrisation, que les assurances doivent désormais aussi prendre en charge.

IL Y A-T-IL UNE TECHNIQUE PRIVILÉGIÉE ?

Non, pas par défaut. Le DIEP, c’est-à-dire la reconstruction par lambeau de tissu provenant du ventre, est considéré comme LA référence. Mais tout dépend des patientes, de leur corpulence, de leurs antécédents médicaux et chirurgicaux, de leur état de santé, des traitements anti-cancer reçus ou à venir ainsi que de leurs désirs à elles. La reconstruction, c’est du sur-mesure en fonction de chaque personne et de chaque situation.

PROPOSEZ-VOUS QUAND MÊME TOUTES LES POSSIBILITÉS DE RECONSTRUCTION À VOS PATIENTES ?

Oui. Mon rôle de plasticienne, c’est d’expliquer tout ce qui existe et de guider la patiente dans son choix, en fonction des critères évoqués juste avant. Mais c’est la patiente qui doit pouvoir choisir, et en toute connaissance de cause. Il n’est pas admissible en 2025 qu’une patiente ne sache pas pourquoi on lui a fait un DIEP plutôt que posé un implant. C’est important de prendre le temps de bien expliquer les choses. Souvent, plusieurs rencontres sont nécessaires. Et si la patiente veut un deuxième avis, c’est son droit.

VOUS PARLEZ DE CHOIX. PEUT-ON DE NE PAS FAIRE DE RECONSTRUCTION?

Absolument. Une personne qui n’a pas envie de reconstruction, il faut la soutenir dans sa démarche. C’est essentiel. Je lui conseillerais toutefois d’aller voir un chirurgien plasticien pour s’informer des options possibles et avoir toutes les cartes en main pour choisir. Car il y a des reconstructions qui prennent du temps et sont compliquées, et d’autres très simples et peu invasives, qui permettent aux personnes de mieux se sentir sur le plan fonctionnel et/ou esthétique, sans qu’on reconstruise complètement le sein. Par ailleurs, les patientes peuvent demander ce qu’on appelle une flat chest mastectomy, soit une mastectomie spéciale qui permet d’avoir un buste plat et lisse, et non un creux, comme lors d’une ablation standard. Parce que même une mastectomie doit être jolie. C’est pour ça qu’il vaut la peine d’exiger ce type de technique si l’on ne souhaite pas de reconstruction du tout ou qu’on veut la réaliser plus tard.

PLUS TARD, MAIS IL Y A-T-IL UN DÉLAI POUR EFFECTUER UNE RECONSTRUCTION?

Non, la reconstruction est possible en tout temps et à tout âge. Mais c’est bien si les patientes consultent un plasticien dès qu’elles savent qu’elles vont subir une ablation, pour qu’elles soient informées et n’aient pas l’impression qu’elles n’ont pas de choix.

LE RÉSULTAT D’UNE RECONSTRUCTION EST-IL LE MÊME QUE CELUI D’UNE CHIRURGIE PLASTIQUE MAMMAIRE ?

Il faut s’enlever de la tête l’idée qu’on va « se refaire un sein » en même temps. Une reconstruction reste une reconstruction. Lors d’une chirurgie esthétique, ni le sein ni la peau n’ont été enlevés, donc cela n’a rien à voir. Mais les techniques ont beaucoup évolué et on essaie de faire les choses au mieux. Il y a toutefois une grande variation selon les patientes.

SI L’ON A CHOISI DES IMPLANTS, FAUT-IL LES CHANGER APRÈS UN CERTAIN TEMPS ?

Pas forcément. Si les implants vont bien, on peut maintenant les garder 20, 30, voire 40 ans. On propose un contrôle tous les deux ans, mais ce suivi n’est pas obligatoire

NIVEAU COÛTS, QU’EST-CE QUE L’ASSURANCE PREND EN CHARGE ?

La reconstruction mammaire est prise complètement en charge par l’assurance de base, de même que la symétrisation du sein opposé. Et si une personne ne veut pas de reconstruction aujourd’hui mais change d’avis en 2030, ce sera toujours pris en charge par l’assurance.

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