L’objectif de l’intervention est de corriger le volume jugé insuffisant des seins par la mise en place d’implants (prothèses) derrière la glande mammaire.
L’hypoplasie mammaire
L’hypoplasie mammaire est définie par un volume de seins insuffisamment développés par rapport à la morphologie de la patiente. Elle peut exister d’emblée (seins petits depuis la puberté) ou apparaître secondairement à la suite d’un amaigrissement important ou d’une grossesse suivie d’allaitement. Elle peut être isolée ou associée à une ptose, c’est-à-dire un affaissement de la glande et une distension de la peau.
Consultations pré-opératoires
Lors des consultations pré-opératoires, il sera décidé de l’emplacement de la cicatrice, de la situation de la prothèse par rapport au muscle, ainsi que de son type et de sa taille, en fonction du contexte anatomique et des souhaits de la patiente.
Déroulement de l’intervention
L’implant est introduit après une courte incision soit sous l’aréole, soit dans le pli sous mammaire. Il est ensuite placé dans la loge aménagée par décollement, soit derrière la glande et devant le muscle grand pectoral, soit derrière la glande mammaire et derrière le muscle, soit en « dual plane ».
En cas de ptose mammaire (seins tombants, aréole basse), il est souhaitable d’associer un geste de réduction de l’enveloppe cutanée impliquant une rançon cicatricielle plus importante.
On peut également associer le lipofilling (ou transfert graisseux), ce qui se fait beaucoup et diminue la taille des implants et les complications à long terme (capsulite). Une lipoaspiration est ainsi effectuée pour obtenir la graisse dont on a besoin.
Il est possible qu’un drain soit laissé en place quelques jours après l’intervention de manière à ce que le sang ou le liquide collectés soient éliminés. L’intervention est réalisée généralement sous anesthésie générale et dure 2 heures. Une hospitalisation d’une nuit est vivement conseillée.
Informations post-opératoires
Après l’intervention, une sensation de tension, un œdème (gonflement), des ecchymoses (bleus), ainsi qu’une gêne à l’élévation des bras sont généralement constatés chez les patientes. Les premiers jours peuvent être douloureux, surtout si l’implant est placé derrière le muscle grand pectoral. La chirurgienne prescrit alors un traitement antalgique pendant quelques jours.
Le premier pansement est retiré au bout de 24 à 48 heures et remplacé par un pansement plus léger. La patiente est revue en consultation deux à trois jours plus tard. On aura mis alors en place un soutien-gorge assurant une bonne contention. Le port de ce soutien-gorge est conseillé pendant environ 6 semaines.
Une convalescence et un arrêt de travail d’une durée de 8 à 10 jours sont à prévoir. Les activités sportives peuvent être reprises dans un délai de deux mois.
Le résultat peut être apprécié à partir du 3ème mois. Ce délai est nécessaire à l’assouplissement des seins et à la stabilisation des prothèses.
Ce qu’il faut savoir sur les implants mammaires
Tous les implants mammaires actuellement utilisés sont composés d’une enveloppe, et d’un produit de remplissage. L’enveloppe est toujours constituée de silicone élastique (élastomère de silicone) et elle peut être lisse ou rugueuse (texturée). En ce qui concerne les produits de remplissage, seuls sont autorisés aujourd’hui en Suisse le sérum physiologique et le gel de silicone car ils sont connus et utilisés depuis près de 60 ans.
Est-il possible d’allaiter ?
La mise en place d’implants mammaires derrière la glande mammaire ne semble pas avoir de retentissement sur l’allaitement.
Les prothèses mammaires favorisent-elles l’apparition du cancer du sein ?
La relation entre cancer du sein et implant a été recherchée mais aucun lien entre les deux n’a été mis en évidence et l’implantation d’une prothèse mammaire n’augmente en rien le risque de survenue d’un cancer du sein. Les chirurgien·ne·s des centres anticancéreux utilisent régulièrement les prothèses mammaires pour la chirurgie reconstructrice.
La surveillance du sein est-elle possible ?
La prothèse étant derrière la glande mammaire, la surveillance clinique est simple. La présence d’un implant peut modifier la capacité des rayons X à dépister le cancer du sein. Les patientes porteuses d’un implant mammaire doivent le préciser au radiologue qui pourra utiliser des méthodes spécifiques et adaptées (échographie, mammographie numérisée).
Qu’en est-il de la controverse sur le gel de silicone ?
Les implants mammaires remplis de gel de silicone ont été accusés d’être responsables du déclenchement de maladies auto-immunes chez certaines patientes. Ceci est en cours d’investigation.
Y a-t-il une surveillance après mise en place d’un implant mammaire ?
Il est nécessaire de se soumettre à des visites postopératoires en fonction de la demande du·de la chirurgien·ne. Ultérieurement, la présence d’un implant mammaire ne nécessite habituellement pas de faire réaliser des examens en plus de la surveillance médicale annuelle mais il est indispensable de préciser au médecin que vous êtes porteuse d’un implant mammaire. Il est impératif en cas de modification d’un sein (durcissement ou au contraire ramollissement) de consulter un médecin (médecin de famille, gynécologue, chirurgien·ne) qui saura juger s’il est nécessaire d’avoir recours à un examen radiographique ou échographique.
L’urgence aujourd’hui, avec l’apparition du très rare lymphome anaplasique sur prothèses mammaires (LAGC) est de consulter rapidement en cas de gonflement du sein, en effet ceci peut être le premier signe d’un lymphome.
Qu’est ce que le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC ou ALCL en anglais) ?
Plus d’infos sur ce lien.
La question de la durée de vie de l’implant ?
Une prothèse a une durée de vie incertaine que l’on ne peut estimer précisément à priori puisqu’elle dépend de l’éventuelle survenue de complication. Ainsi, la durée de vie de l’implant ne peut être garantie. Une femme porteuse d’implants est exposée au risque d’avoir recours à une intervention complémentaire de remplacement pour que l’effet bénéfique soit maintenu. Cependant, il faut savoir qu’a priori un implant de qualité n’a pas une durée de vie théoriquement limitée : il n’y a pas d’échéance au-delà de laquelle le changement d’implant est obligatoire. Ainsi, en l’absence d’usure ou de complication l’implant peut être conservé aussi longtemps que la patiente le désire ça peut être 20, 30 ans voire plus dans certains cas.